Ces femmes qui ont lancé leur start-up



Créer son entreprise quand on est une femme n’est pas souvent aisé, en particulier lorsque l’on souhaite se lancer dans le secteur du numérique. Focus sur cinq femmes qui ont décidé de créer leur start-up.


Les femmes françaises sont-elles exclues du monde des start-up ? Selon l’Insee, seules 40% des start-up ont été créées par des femmes en 2019, et elles sont encore moins présentes dans le secteur du numérique, avec seulement 25% d’entrepreneuses.

Le plus gros frein à l’entrepreneuriat féminin est la pénurie d’investissements financiers dont elles peuvent bénéficier. Selon une étude de Boston Consulting Group de 2019, les femmes ont en effet, 30% de chance de mois d’être financées par les investisseurs. Et, depuis 2008, les entreprises ayant été fondées par des femmes n'ont reçu que 2% des investissements totaux. Cette même étude estime qu’il faudra attendre 2090 pour atteindre la parité dans l'entrepreneuriat français !

La route est donc encore longue pour les entrepreneuses de notre pays, mais cela n’arrête heureusement pas certaines femmes qui décident de créer leur start-up malgré ces nombreux freins. Focus sur cinq entrepreneuses qui ont relevé le défi.


Laura Guido : « vivez vos trajets autrement »

C’est en 2017, à la sortie de son master en gestion entrepreneuriat, que Laura Guido décide de fonder sa propre start-up, Ladies Driver, la première plateforme de chauffeurs privés 100% féminin.

Face aux agressions dont les femmes sont victimes dans les transports, un réel besoin de sécurité est né auprès des françaises. C’est donc pour répondre à ce besoin et lutter contre le harcèlement que Ladies Driver a vu le jour. "J'ai eu l'idée de créer Ladies Drivers pour répondre à un vrai besoin de sécurité et pour féminiser le secteur du VTC" avait-elle expliqué au site d’information Euronews.

Avec Ladies Driver, Laura Guido souhaite aussi favoriser l’insertion professionnelle des femmes dans ce milieu essentiellement masculin. "L’idée m’est venue le jour où j’ai moi-même passé le diplôme de VTC et constaté à cette occasion que sur une centaine de candidat.e.s il n’y avait que deux ou trois femmes. Je me suis donc dit qu’il y avait un marché.". Et elle a eu raison ! Aujourd’hui, la plateforme compte plus de 100 conductrices privées sur toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.


Thaïs Dos Santos : « La biodiversité de l’Amazonie chez vous »

Âgée de 32 ans Thaïs Dos Santos est la fondatrice de la start-up Du Brésil au monde. Originaire du Brésil, elle a décidé, en 2016, de quitter son poste d’avocate à São Paulo pour venir à Aix-en-Provence suivre un Master en économie, spécialisé dans l’entrepreneuriat. Après l’obtention de son diplôme, elle a eu l’idée d’importer et distribuer des produits alimentaires issus de son pays d’origine, plus spécialement de l’Amazonie, avec pour objectif de valoriser les communautés autochtones. C’est en mars 2019, à Marseille, que son projet vu le jour avec le lancement de son site e-commerce, Du Brésil au monde. À travers sa start-up, Thaïs souhaite faire découvrir aux consommateur.rice.s français.e.s des produits brésiliens, authentiques, naturels et sains.

Monter son entreprise n’a pas été facile. En tant que jeune brésilienne, ça n’a pas été évident pour elle de créer son propre réseau d’affaires en France. « Créer son entreprise demande beaucoup d’investissement personnel, mais j’ai eu la chance de rencontrer des personnes généreuses qui m’ont énormément aidée dans mon projet. Il faut aussi savoir que piloter une entreprise c’est aussi devoir s’intéresser à des sujets variés avec lesquels nous n’avons parfois pas d’affinités ! » confie la fondatrice de la start-up franco-brésilienne.

Son conseil pour les jeunes entrepreneuses : « Croyez en vous et vos projets. Faites un bon business plan qui vous aidera dans votre chemin. Et entourez-vous des personnes qui partagent les mêmes valeurs ! »


Naouel Harihiri : « Shopper sans être traqué.e ! »

Comment réinventer le shopping en ligne à l’heure où nos données personnelles sont stockées et capitalisées par les sites de e-commerce ? C’est à partir de cette problématique que Naouel Harihiri a décidé de créer son site e-commerce ShopizFun. Son but ? Proposer un outil qui permet de sélectionner le produit que l’on veut sur internet, sans limite ni tracking comme dans la vie réelle. « L’idée c’est de remettre le consommateur au centre de la relation commerciale » explique l’entrepreneuse.

Lancer Shopizfun n’a pas été facile, il a fallu trouver les fonds nécessaires et attirer le maximum d’utilisateurs pour que l’activité se déploie. Mais la fondatrice ne s’est pas laisser décourager : « Croyez en vos rêves ! Les barrières sont faites pour être cassées, traversées, bousculées et il ne faut pas avoir peur ! ».


Clara L’Hostis « triez et soyez récompensée »

Clara L’Hostis s’est lancée dans l’aventure entrepreneuriale au retour d’un voyage en 2018. Elle a eu l’idée de créer WinBin, une application qui aide ses utilisateur.rice.s à bien trier leurs déchets, et les récompense après chaque tri. A travers cette application, elle veut inciter les Francais.e.s à trier plus et mieux leurs déchets.

Son conseil aux futures entrepreneuses : « Il ne faut pas se mettre de barrières et avoir plus confiance. Souvent les barrières qu’on se met ne viennent pas des autres, mais de nous-mêmes. On se bloque, on se dit "Non, je ne serais pas capable. Je n’ai pas les compétences. Est-ce que je vais y arriver ? Ça va être trop dur. " Il faut arrêter de se mettre des barrières, et aller, foncer, oser ! »


Mathilde le Rouzic « Un médecin a porté de main »

Mathilde le Rouzic est la co-fondatrice d’HelloCare, une plateforme de e-santé permettant de connecter les soignants et leurs patients. Créée en 2016 à la Ciotat, HelloCare propose des services de téléconsultation en vidéo, de prise de rendez-vous en ligne et de mise à disposition des ordonnances en ligne. La plateforme a connu un rapide succès : en seulement un an, elle a enregistré plus de 20 000 utilisateur.rices. Mais c’est surtout suite pendant la période de confinement liée à la crise sanitaire du COVID-19, qu’HelloCare a connu une forte croissance.

Et HelloCare n’est pas la première start-up créée par Mathilde le Rouzic, mais sa troisième ! Ce qui l’a poussée à lancer sa première entreprise en 2004 ? Sa première grossesse ! « Quand j’étais enceinte de ma fille, je me suis retrouvée en congé maternité où j’ai eu du temps pour cogiter et j’ai eu l’idée de ma première entreprise. Et je me suis dit "si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferais jamais." » a confié l’entrepreneuse.

« Le meilleur conseil qu’on m’a donné, que je répète aujourd’hui, c’est qu’il faut oser demander. Pendant longtemps je me suis bridée là-dessus, je n’osais pas. Maintenant je n’ai plus de freins, je vais demander et tant pis si on me dit non. »