Portraits de cinq femmes qui ont brisé le plafond de verre !



Aujourd’hui, les femmes ne représentent que 27,2% des dirigeant.e.s d’entreprises françaises. Il est encore trop difficile pour elles d’atteindre un poste à hautes responsabilités. Focus sur ces 5 femmes qui ont réussi à briser le plafond de verre.


La place des femmes au sein du monde du travail est au cœur de nombreux débats. Plusieurs études révèlent des disparités dans la répartition femmes, hommes dans la hiérarchie, et particulièrement, dans l’occupation des postes à hautes responsabilités. Pour rappel, un poste à haute responsabilité est une fonction qui est nécessaire et primordiale pour l’activité de l’entreprise.

En France, les femmes ont encore du mal à atteindre ces postes à responsabilité. Pourtant, nous sommes face à un paradoxe ! Les femmes sont plus qualifiées que les hommes. Sur l’ensemble de la tranche d’âge de 25 à 64 ans, la proportion de diplômés dans le supérieur s’élève à 37 % parmi les femmes, contre seulement 33 % parmi les hommes (DARES, 2017). Et dans ce même temps, elles occupent peu les postes à responsabilité. Seulement 38% des cadres sont des femmes (Eurostat.fr). On appelle ce phénomène : le « plafond de verre ». C’est un plafond invisible auquel se heurtent les femmes dans l’avancée de leur carrière ou dans l’accession à de hautes responsabilités, et qui les empêche de progresser aussi vite et autant que les hommes. Pourtant des femmes ont réussi à briser ce plafond de verre. Elles ont osé ! Focus sur l’histoire de 5 de ces femmes qui donnent l’exemple.

Julie Davico-Pahin /MarieFrance.fr/


Julie Davico-Pahnin : la lauréate du Trophée de l’Economie 2018

Secteur de l’agriculture

À seulement 27 ans, la sudiste se retrouve avec un parcours inspirant plus d’unes. Anciennement journaliste et juriste de formation, elle a décidé en 2016 de cofonder avec son père la start-up Ombrea. Très engagés dans la construction d’une agriculture durable, ensemble ils ont imaginé la création d’ombrières intelligentes et écologiques. Son père, ancien agriculteur, a souffert des aléas climatiques en perdant près de 25% de sa production en 2016. La jeune entrepreneuse et son père voulaient créer un outil, en lien avec l’intelligence artificielle, qui aiderait les agriculteur.rice.s contre la perte de leur production due au réchauffement climatique.

Ils souhaitaient simplifier la vie des agriculteurs tout en préservant la planète. Les récoltes des agriculteurs sont ainsi protégées grâce au système d’ombrières, leur offrant un plus grand rendement de façon naturelle, le but étant de rendre l’agriculture plus écologique. Arriver à un tel résultat n’a pas été facile. Étant issue du milieu du journalisme et non de l’agriculture ou de l’informatique, elle a dû travailler trois fois plus pour apprendre et prouver qu’elle avait elle aussi sa place dans ces secteurs.

Julie Davico-Pahnin encourage les femmes à entreprendre et à se lancer dans des métiers liés au digital, un secteur connaissant peu de mixité. Selon Fed business, en 2019, 33% des femmes travaillent dans le secteur de la digitalisation.

Fatoumata Kebe / © Marie Rouge pour Usbek & Rica /


Fatoumata Kébé : l’un des visages de l’exposition « Space Girls Space Women »

Secteur de l’astronomie

À seulement 34 ans, elle est docteure en astronomie, auteure, à la tête de deux start-up et bientôt pilote ! Appartenir dans ce milieu scientifique où les femmes sont sous-représentées fait d’elle une militante. Selon le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, seulement 28% des chercheur.se.s en France sont des femmes. De même pour le domaine de l’astronomie où 22% des personnes exerçant dans ce secteur sont des femmes (IRAP, 2020).

Après son doctorat en astronomie à l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémères, elle fonde l’association Éphémérides pour faciliter à un grand nombre de personnes l’accès à l’astronomie. Aujourd’hui, c’est une astrophysicienne spécialisée dans les débris spatiaux, engagée dans la recherche de solutions pour préserver l’environnement spatial des débris. Elle veut éviter que ces débris présents dans l’espace ne retombent sur Terre. C’est l’un des enjeux pour lequel elle souhaiterait aller dans l’espace.

Fatoumata Kébé veut plus de femmes dans les filières scientifiques. Et, pour favoriser l’insertion professionnelle de ces dernières dans ce domaine, elle s’est engagée dans deux associations Femmes et Sciences et Women in Aerospace.

Sophie Bellon / Entreprendre.fr/


Sophie Bellon : première femme à diriger un groupe du CAC 40

Secteur de la restauration collective

Âgée de 58 ans, elle est l’actuelle présidente du Conseil d’administration de l’entreprise Sodexo. Elle appartient à la minorité féminine occupant un poste de direction dans une grande entreprise. Seules 3 femmes sur 120 dirigeants des plus grandes entreprises françaises sont directrices générales.

C’est en 2016 qu’elle succède à son père au poste de présidente dans la première entreprise française privée au niveau mondial. De par sa fonction, elle collabore principalement avec des hommes. Elle s’est vue être la seule femme siégeant au comité de direction. Ces premières expériences dans l’entreprise ont durci sa volonté d’agir pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

Sophie Bellon est devenue partisante d’une politique volontariste, souhaitant que pour chaque poste il y ait 50% de candidates et de candidats. Pour elle, souvent les candidates ne sont pas dans le parcours classique de la restauration car elles se sont orientées vers une autre branche. Il faut donc aller les chercher ailleurs. Chez Sodexo, la mixité professionnelle et la diversité sont des valeurs essentielles, d’autant plus que l’entreprise est présente dans plusieurs pays du monde aux cultures différentes.


Angeles Garcia-Poueda : une nouvelle femme présidente du CAC 40

Secteur de l’électrique

Âgée de 49 ans, Angeles Garcia-Poveda est spécialiste du recrutement. Diplômée de l’ICADE de Madrid (Espagne), elle dispose d’une longue expérience dans les cabinets de conseil. Depuis 2012, elle siège en tant qu’administratrice indépendante au conseil de Legrand, une entreprise française spécialisée dans les infrastructures électriques.

Elle préside le Comité des rémunérations et le comité des nominations et de la gouvernance. La dirigeante espagnole est aussi membre du comité de la stratégie et de la responsabilité sociétale.

En juillet 2020, elle est nommée présidente du groupe Legrand. C’est la troisième femme à présider une entreprise du CAC 40. En effet, “Tout au long de sa carrière, Angeles Garcia-Poveda a eu à cœur de mener des projets de développement ambitieux, en France comme à l’international, en se focalisant sur les problématiques de gouvernance, gestion des talents, fusions-acquisitions et déploiement de stratégie opérationnelle”, fait valoir le groupe Legrand.

Pourtant, côté directeurs généraux, le quota est 100 % masculin depuis le départ d’Isabelle Kocher, ex-directrice générale d’Engie évincée par le conseil d’administration.

Agnès Bénassy-Quéré / HAMILTON REA/


Agnès Bénassy Quéré : l’une des chercheuses des plus prestigieuses

Secteur de l’économie

Âgée de 54 ans, Agnès Bénassy Quéré est une économiste, spécialiste de macro-économie. Elle est Professeure à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l’École d’Économie de Paris, et est aussi Responsable du réseau de recherche du (CEPR).

Ancienne présidente déléguée du Conseil d'analyse économique (CAE), c’est aujourd’hui l’actuelle cheffe économiste de la Direction Générale du Trésor. Elle a la responsabilité du développement, de la production et de la coordination d'analyses économiques et financières. Elle fait partie d’un secteur principalement masculin. En effet, seulement 32% des économistes sont des femmes (RePec, 2020).

Agnès Bénassay Quéré regrette qu’il y ait peu de femmes qui interviennent lors des débats économiques portant sur la macro-économie et les questions européennes. Elle encourage les femmes à intervenir en public, à prendre la parole et à ne plus s’autocensurer.